mardi 31 décembre 2013

Clair(s)-obscur(s) de Décembre. Et les financiers.

J'aime l'hiver pour sa lumière froide et limpide, nette. Mais aussi parce que ce sont les jours les plus courts. J'aime quand la nuit tombe vite, que l'on se réfugie au chaud au coin d'un feu ou à la lumière des bougies. On s'approprie le temps différemment du reste de l'année, ces quelques heures où l'on traînerait dehors aux beaux jours à l'apéritif pour profiter des derniers rayons. Ces temps-ci l'humeur est davantage tournée pour ma part vers le nid douillet, à feuilleter un journal, se plonger dans un livre, écouter de la musique… et, pourquoi pas, au tea-time, un thé épicé bien brûlant accompagné de douceurs sucrées.



J'avais déjà fait des financiers au thé macha, joliment colorés de vert, mais je préfère finalement la recette classique. Nous les avons une nouvelle fois accompagnés d'une crème anglaise (la recette se trouve après celle des financiers au thé vert).

Pour 20 financiers 
50 g de poudre d'amande / 50 g de farine / 150 g de sucre / 75 g de beurre / 4 blancs d'œufs / vanille en poudre / sel
Faites chauffer le four à température moyenne (200°C). Beurrez copieusement 20 petits moules à financiers. Mélangez dans un saladier la poudre d'amandes, le sucre, la farine, la vanille, et le sel. Ajoutez les blancs d'œuf non battus, mélangez, puis ajoutez le beurre fondu. Versez dans les moules et mettre au four 15 à 20 minutes. Démoulez dès la sortie.





Mon père a, cette année encore, fait un tas de pains différents, dont celui au petit épeautre dont vous trouverez la recette ici. Et ma mère, le foie gras, qui a été un succès.



lundi 2 décembre 2013

Lumières automnales

Les saisons ont tendance à se chevaucher de plus en plus. Ce mois de novembre était terriblement hivernal, et pourtant, les lumières ne trompent pas : nous sommes bien en automne, la nature se revêt encore de beaux reflets chatoyants aux teintes orangées, et les ciels, chargés et changeants, laissent filtrer une douce lumière.


Pour ceux qui saliveraient devant les pâtes de coing - dont je ne dévoilerai pas la recette, tout simplement parce qu'elle n'est pas de moi et que je ne la connais pas, vous trouverez une recette de tajine de coings ici.



jeudi 17 octobre 2013

Caluc, le refuge de Saint-Denis

Xavier et Seb, ex-gérants des très regrettées Banquettes, viennent d'ouvrir Caluc, un lieu de restauration rapide et à emporter. Situé en plein cœur de Strasbourg Saint-Denis dont la faune éclectique se précipite sur les nouvelles adresses du quartier, et à deux pas du New Morning et des Studios Bleus, vous aurez peut-être la chance d'y croiser un danseur de la troupe de Bianca Li, un célèbre jazzman ou un musicien de reggae. So hype, Caluc, et pourtant si traditionnel dans l'âme : la spécialité de la maison est une galette issue d'une recette traditionnelle aveyronnaise, sœurette du "pascadou", agrémentée de viandes, légumes, épices et sauces maison. Cette galette est servie chaude, roulée façon "wrap", et sa pâte est faite à base d'herbes. La "Caluc" donc. Il existe quatre sortes de galettes : la végétarienne, celle au canard, la charcutière, et celle au poulet. J'ai goûté la Canard, ma préférée (magret de canard rôti / compotée d'oignons au cassis / haricots coco / cantal / roquette), la Végétarienne, excellente (mozzarella fumée / caviar d'aubergine / poivron mariné / figue séchée), et la Charcutière, tout aussi originale (jambon sec de pays / pesto / cœur d'artichaut / tomate séchée, roquette).




Caluc propose également une autre spécialité aveyronnaise, le "farsou", à base de blettes et de chair à saucisse, sorte de pain de viande en forme de muffin. Divin. J'en rêve souvent. Oui oui. Vous trouverez également à la carte la "broussette" (omelette fromage de brousse et pesto), la salade de petit épeautre, des soupes maison du jour (comme le gaspacho chou fleur et curry, ou le velouté de potimarron), et de nombreux desserts (le terrible fondant au chocolat, au fenouil ou à l'écorce d'orange, le "Irish baba" au whisky et crème de café…). Côté boissons, les infusions sont originales (j'ai testé celle ananas, gingembre, romarin, bruyère et reine des prés), de même que la limonade aveyronnaise et la bière traditionnelle aveyronnaise.





Une jolie déco sobre et bleutée vous plonge immédiatement dans une ambiance chaleureuse et rassurante, à l'écart du brouhaha de ce quartier animé, le temps de faire une pause terroir gourmande. Des prix doux, un accueil charmant, un goût d'ailleurs… Caluc est une adresse à retenir et à découvrir, si ce n'est pas déjà fait.


Caluc, 11 rue des petites écuries, Paris Xe
(du lundi au vendredi, de 8h à 20h)


mardi 1 octobre 2013

La mer au bout du jardin

Je fais un petit détour dans ce road trip méditerranéen par le nord de la Bretagne, dont je vous ai déjà parlé plusieurs fois. Après Dinard et ses environs, il s'agit cette fois-ci de l'Île de Bréhat, où je vais régulièrement. Au cœur du menu Les pieds dans l'eau (Un déjeuner sur l'île de Bréhat) de mon deuxième livre Je cuisine marin, Bréhat me fascine toujours autant, avec ses maisons de pierres aux volets colorés rappelant celles des hobbits (…), et ses étendues sauvages de fougères, de vase et de champs vallonnés.





Je ne vous dévoile pas d'adresses gourmandes cette fois-ci : si vous y faites un tour en journée, emmenez de quoi pique-niquer en chemin tout en admirant les magnifiques vues qui s'offrent à vous, et si vous y restez plus longtemps… croyez-moi, vous serez tout aussi bien chez vous à concocter vos propres petits plats avec les produits du marché et de la pêche, les restaurants de l'île étant plutôt décevants…




J'ai découvert l'île pour la première fois en voilier, nous nous étions amarrés dans une crique en fin de journée pour profiter du calme et de la beauté des côtes qui nous entouraient. Un paradis désert au milieu du clapotis des vagues et du piaillement des oiseaux sauvages, qui s'approprient les lieux à la nuit tombée.




J'ai également eu la chance d'y séjourner plusieurs fois, dans deux maisons différentes, l'une au détour d'un chemin, retranchée et protégée, dont le jardin mène à la mer, l'autre exposée à la nature et au vent à l'extrême Nord de l'île, enfouie sous la végétation, dont la vue sur la flore dunaire, les fougères et la mer est à couper le souffle.

J'aime flâner au hasard des chemins, me baigner quand la marée est haute et la mer d'huile en fin de journée, mais ce que j'apprécie par-dessus tout, c'est partir à marée basse quel que soit le temps, dans la vase, pêcher des palourdes, coquilles Saint-Jacques ou couteaux, et atteindre les piscines naturelles tout au bout des rochers pour y faire un plongeon.


Vous l'aurez compris, je suis très attachée à l'Île de Bréhat, comme à Belle-Île et surtout Houat dans le Golfe du Morbihan, et mon cœur se serre chaque fois qu'il faut prendre le chemin du retour… la même angoisse qui me submerge en montagne, car il faut bien la quitter un jour, quand l'on vit ailleurs…



mercredi 18 septembre 2013

Flânerie catalane

Je poursuis ma virée méditerranéenne avec le nord-est de l'Espagne, précisément la Costa-Brava et un de ses villages les plus pittoresques, Cadaqués. J'y ai passé mon premier été et les suivants jusqu'à l'âge de dix ans, et reste attachée à son charme, ses ruelles escarpées, et ses côtes littorales que j'ai parcourues en bateau de fond en comble, à la découverte de criques plus belles les unes que les autres.





Beaucoup d'images et de sensations me reviennent. De cette attente, assise sur les marches en ardoises, devant Casa Anita, ce petit restaurant dans les cuisines duquel je trainais enfant. Cette "auberge" espagnole typique, encore tenue par la famille d'Anita, a été un déclic dans le choix du premier menu de mon livre Je cuisine marin intitulé "La grande bleue" (Flânerie catalane). Gambas a la plancha, poissons grillés, accompagnés du vin de la maison, le Perafita (cépages Grenache, Merlot et Cabernet Sauvignon), élaboré dans le parc naturel du Cap de Creus, domaine Martin Faixó.


Casa Anita, C./ Miquel Roses, E- 17488 Cadaqués




Une fois n'est pas coutume, j'ai testé dernièrement un nouveau restaurant, Casa Nun, où j'ai pris une paella à l'encre de seiche à se damner, deuxième inspiration pour mon menu espagnol. Un lieu tout de blanc et bleu, et une ambiance chaleureuse, une petite terrasse éclairée aux bougies qui donne sur le port… what else ?


Casa Nun, Plaza de Portitxó 6, 17488 Cadaqués




Il y a peu de texte dans ce billet, mais je n'ai plus trop envie de m'étendre ici… je laisse les photos raconter pour moi. Je sais qu'il y en a beaucoup (trop), mais je n'arrive même plus à faire de choix, je sature un peu, c'est le début de la fin, assurément.




vendredi 6 septembre 2013

Mon pays Catalan. Banyuls & Collioure

Première étape de ce voyage dans le temps que je vous ai promis avant de mettre ce blog en pause. Nous sommes dans le sud-ouest de la France, en Languedoc-Roussillon, Pyrénées-Orientales, au bord de la Méditerranée et au pied des Pyrénées. Une région que je fréquente depuis ma naissance pour cause de famille lorraine-normande émigrée ici il y a quarante ans.




Les villages de la côte catalane française deviennent plus pittoresques et charmants au fur et à mesure que l'on approche de la frontière espagnole. Banyuls-sur-Mer est le dernier avant l'Espagne, longeant le bord de mer, avec ses plages de galets et son petit port de plaisance. C'est là que se trouvent la cave et le restaurant Le Jardin du Domaine St-Sébastien, dont j'ai déjà parlé précédemment. Les tapas y sont excellents, avec une mention spéciale pour les couteaux. Je suis surtout en amour pour leurs vins élaborés au Domaine Saint Sébastien, un vignoble en terrasses de pierre sèche, terroir de schiste (cépages grenache et carignan), avec deux appellations de vins, le Collioure et le Banyuls (vin doux naturel). Les gammes Empreintes (grenache, 3 Collioures et 2 Banuyls) et Inspirations (cuvées Ardente, Céleste, Marine et Minérale) me procurent tout ce que j'aime dans le vin, le caractère, la finesse et l'ensoleillement.

Le Jardin du Domaine St-Sébastien, 10 av. du Fontaulé 66650, Banyuls-sur-Mer




Je vous emmène maintenant faire un petit tour à Collioure, joli village voisin sur la route des criques, certes touristique mais à la réputation méritée. Les ruelles escarpées rappellent celles des villages espagnols de la Costa Brava, et c'est au détour de l'une d'elle que ce trouve un merveilleux petit restaurant franco-japonais Le 5éme Péché. Le chef Masashi Iijima (formé au lycée hôtelier français de Tokyo puis passé à son arrivée en France par de grandes maisons pour parfaire sa connaissance de la cuisine française) y propose une cuisine gastronomique "fusion", en somme "une cuisine catalane avec des accents asiatiques liés aux épices, au mode de cuisson au wok ou aux assaisonnements". Ce diner date de deux ans, mais j'en garde un souvenir agréable mêlant convivialité et plaisir des sens. C'est également là que j'ai découvert le Domaine Scarabée d'Isabelle Frère situé à Sorède (culture biologique), avec un vin léger, cuvée Le P'tit Scarabée, qui se marie autant avec de la viande que du poisson. J'ai depuis goûté les cuvées Isidore, Murmûre et Volubile (mon préféré, avec plus de matière), un délice. Vous trouverez plus d'infos sur ces vins ici.

Le 5e Péché, 1, rue de la Fraternité, 66190 Collioure
(le restaurant est cette année en travaux, et Masashi Iijima officie en cuisine à l'Hôtel du Golfe, route de Collioure)